Il est temps de quitter les Alpes japonaises pour rentrer sur Tokyo. Nous prenons donc la route vers la ville et le quartier de Shinjuku où nous serons basés jusqu'à notre départ. C'est parti pour trois bonnes heures de trajet, Thibaud se dit que ça va être plus sportif de rouler dans Tokyo. A part le fait que ça bouchonne (40 minutes pour faire 8 km), ça se passe plutôt bien ! Nous déposons nos valises à l'hôtel, élaborons rapidement le programme des jours à venir. Nous décidons de consacrer le reste de l'après-midi au shopping souvenirs. Direction la gare de Shinjuku pour prendre le métro et ça ne va pas être une mince affaire ! Shinjuku est la plus grande gare du monde en termes d'usagers (plus de 3 millions de passagers par... jour !!) et la 2ème plus grande gare en termes de surface (après la gare de Nagoya). On arrive à reprérer notre ligne de métro et c'est parti pour quelques kilomètres dans les couloirs de la gare. Arrivés à destination, on se balade de boutiques en boutiques pour faire nos achats. Retour ensuite à l'hôtel pour tout déposer, on s'en sort déjà mieux dans la gare. Nous décidons de passer la soirée dans le quartier et d'aller découvrir les deux endroits les plus chauds de Tokyo : le Golden Gai et Kabuki-cho. On lit beaucoup de choses sur ces deux quartiers dans les guides. Concernant le Golden Gai, il s'agit de six petites ruelles parallèles avec des immeubles ne dépassant pas deux étages et qui sont remplies de bars si minuscules que seules 4 ou 5 personnes tiennent dedans. Ces six rues comprennent plus de 200 bars. Les guides nous rendent attentifs au fait que ces bars sont réservés à des habitués et qu'on ne peut y rentrer qu'accompagné d'un japonais car les étrangers ne sont pas les bienvenus. Concernant Kabuki-cho c'est à la fois le quartier de la débauche à Tokyo (un Pigalle mais version japonais, c'est à dire bien plus démesuré) mais aussi le QG de la mafia japonaise. Il y aurait plus de 1000 yakusas qui surveillent le quartier, reconnaissables à leur tenue noire et leur oreillette. Bon, on comprend en lisant plusieurs articles que tant qu'on ne fait que se balader dans le quartier, il ne peut rien nous arriver. Il ne faut juste pas rentrer dans les bars ou clubs. La nuit est tombée, on part faire un premier tour dans le quartier de Kabuchi-ko. Effectivement, on sent qu'il y a une ambiance particulière : des hommes sont postés dans la rue avec des oreillettes, est-ce qu'il s'agit d'hommes de main de la mafia ? Nous n'irons pas nous en assurer. Des hommes et des femmes font également du rabbatage pour les bars et clubs qui composent la rue, comme on est en couple, on ne se fait pas trop embêter mais les hommes et femmes seuls qui marchent autour de nous ne cessent de se faire aborder de manière insistante. Il y a plein de restaurants dans le quartier mais on préfère ne pas tenter d'aller y manger, on ressort donc pour aller se chercher un restaurant un peu plus loin. Nous débouchons dans une minuscule rue pleine de petits restaurants spécialisés dans les yakitori (grillades) qui s'entassent les uns à côté des autres. Les restaurants sont minuscules et ouverts sur la rue qui est emplie d'une odeur de viande grillée. Les gens discutent et rigolent, ce qui créé un brouhaha général. Nous nous arrêtons devant un restaurant où il semble y avoir deux petites places au comptoir. Le chef nous indique qu'on peut monter à l'étage. Heureusement que nous ne sommes pas gros car nous passons tout juste entre les gens attablés au comptoir et le mur du restaurant. On emprunte un tout petit escalier qui débouche sur une pièce riquiqui où s'entassent déjà 7 personnes. Avec nous, la salle est pleine ! La serveuse vient prendre notre commande de boissons, elle baragouine 2-3 mots d'anglais, rien de plus. Thibaud commande une bière, ça elle comprend. Je demande de l'eau, elle n'a pas. Bon... un soda alors ? Non plus ! Un thé ? Non plus ?! Après 15 minutes de galère, je finis par commander aussi une bière ! La carte est accrochée au mur et totalement en japonais, la serveuse nous propose du poulet et du "chili" grillé au barbecue, ce que je prends pour des poivrons. On dit oui, de toute façon, on n'a pas vraiment le choix vu qu'on ne comprend rien à ce qui est proposé. Le repas arrive, c'est à partager entre nous deux, il faut donc retirer le poulet des brochettes. Déjà avec une fourchette ce n'est pas toujours évident mais alors avec des baguettes... Je vois un bout de poulet gicler derrière moi et ce qui dû arriver arriva...je me retourne discrètement et oui, la salle est si petite que mon bout de poulet a atterri sur le t-shirt de mon voisin de derrière. Quant aux poivrons... erreur de compréhension de ma part, ce sont des piments et en plus entiers. Je croque dans un premier, ça passe mais visiblement tous n'ont pas la même puissance. Je prends un deuxième piment et là, c'est le drame, j'ai la gorge en feu. Thibaud se met à exploser de rire car je suis rouge comme une tomate. Après toutes ces aventures, nous quittons le restaurant pour retraverser le quartier de Kabuki-cho et rejoindre celui de Golden Gai. Nous nous baladons dans les ruelles, sans rentrer dans les bars bien sûr puis reprenons tout doucement la direction de l'hôtel !